Le 15 avril 2021, dans le cadre de la seconde Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 2), l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a publié une liste de 906 substances d’intérêt du fait de leur action endocrine potentielle, associée à une stratégie de priorisation et une méthode permettant de classer les perturbateurs endocriniens avérés, présumés ou suspectés.

La France est le premier pays à s’être doté d’une stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens qui vise à réduire l’exposition de la population et de l’environnement aux perturbateurs endocriniens. 

L’évaluation de leurs effets sur la santé représente un défi scientifique et un enjeu important en matière de santé publique. L’ANSES est l’un des acteurs majeurs en ce domaine. Elle mène d’importants travaux d’évaluation pour identifier les perturbateurs endocriniens.

 

Comment est-ce que l’ANSES a établi cette liste de 906 substances d’intérêt?

Pour établir cette liste, l’ANSES a comparé les listes de substances existantes et les méthodes employées, afin de proposer une liste précise de substances d’intérêt pour lesquelles les données disponibles permettent d’envisager une évaluation au regard des trois points de la définition de l’OMS.

Selon la définition de l’OMS, une substance est reconnue comme perturbateur endocrinien si elle remplit les trois conditions suivantes : 

  • elle présente des effets néfastes sur la santé;
  • elle altère une ou des fonction(s) du système endocrinien ;
  • un lien entre ces deux constats est biologiquement plausible. 

Vous trouverez ci-après la liste complète des 906 substances d’intérêt établie par l’ANSES : https://www.anses.fr/fr/system/files/REACH2019SA0179Anx-1.xlsx

Pour évaluer l’impact en parfumerie, l’IFRA (International Fragrance Association) a comparé la liste de l’ANSES (906 substances) avec l’IFRA Transparency List, qui regroupe l’ensemble des substances utilisées en parfumerie. La liste de l’ANSES contient 105 substances en commun avec l’IFRA transparency list.

 

L’ANSES propose en parallèle une méthodologie de « classification » des pertubateurs endocriniens.

L’ANSES souligne la nécessité de pouvoir distinguer, après évaluation, les perturbateurs endocriniens « avérés », « présumés » ou « suspectés ».

Cette distinction se baserait sur la probabilité qu’une substance soit un perturbateur endocrinien :  

  • Avéré : les substances pour lesquelles la probabilité qu’elles soient un perturbateur endocrinien est forte (plus de 90%)
  • Présumé : les substances pour lesquelles on ne peut pas affirmer qu’elles sont un perturbateur endocrinien mais pour lesquelles la suspicion est forte (probabilité entre 66% et 90%) 
  • Suspecté : les substances pour lesquelles il y a des informations préoccupantes, mais pas assez pour permettre un jugement approfondi (probabilité entre 5% et 66%).

Par un résultat gradué, cette méthodologie pour caractériser l’action de perturbateur endocrinien d’une substance devrait permettre aux autorités compétentes d’adopter des règles d’encadrement mesurés en fonction des usages et des populations exposées.

Enfin, des discussions sont en cours pour créer une classe de danger pour les perturbateurs endocriniens dans le cadre du règlement européen CLP (Classification, étiquetage et emballage des substances et mélanges).

 

 

Pour obtenir plus d’informations sur les perturbateurs endocriniens, n’hésitez pas à nous contacter sur regulatory@jesozio.com ou à contacter le commercial en charge de votre compte client.